Portugal 2007
Premier jour : jeudi 17 mai
Ce matin il pleut mais l'envie d'échapper au
quotidien et de partir pour de fabuleuses vacances est bien trop
grand pour nous retenir à la maison. En plus François nous fait
le plaisir de nous accompagner durant cette première étape vers
le Mayet de Montagne. A la dernière minute l'ineffable Alberto
s'invite aussi (c'est bien sympathique) mais lui nous quittera
après un lunch rapide pris à la terrasse d'un bistrot sur la
place de Vitry-le-François. En plus de le remercier de nous
avoir accompagné je dois également le remercier pour nous avoir
offert les boissons. L'après-midi fut plus sèche mais sur la
fin de notre parcours la pluie fut à nouveau de la partie, ne
nous quitta plus et c'est trempés que nous sommes arrivés au Couturon, chambres d'hôtes 3 épis que je vous recommande pour
sa situation à l'écart de tout, pour la qualité de son accueil
et pour la l'excellence de sa table. Pour les motards, vos motos
seront à l'abris dans une grange bien au sec.
Deuxième jour : vendredi 18 mai
Après une excellente nuit de repos et un copieux
petit déjeuner nous reprenons la route et François nous quitte
dès le Mayet de Montagne piquant vers l'ouest et sa Bretagne
natale où il ira saluer son cher Papa. Quant à nous, c'est
plein sud que nous nous dirigeons en passant par Thiers, Ambert,
la Chaise-Dieu, Le Puy en Velay, Pradelles et Mende avant de nous
engouffrer dans les gorges du Tarn et en ressortir à Millau pour
rejoindre la A75 à "la Cavallerie". Ce jour là c'est
à Armissan chez notre fils que nous arrivons vers 17h30 et que
nous retrouvons avec plaisir Martine, Nicolas et notre petite
Manon.
Troisième jour : samedi 19 mai
Aujourd'hui, repos, vie de famille et révision de
notre itinéraire de demain en Espagne.
Quatrième jour : dimanche 20 mai
Ce matin c'est à 07h00 pétante que nous quittons
les nôtres afin d'effectuer la première partie de notre
traversée de l'Espagne. Peu avant Perpignan sur les 150
kilomètres d'autoroute que nous avons décidés d'emprunter afin
de gagner un peu de temps sur l'horaire la pluie menace et je
marque un arrêt afin d'enfiler les plastiques. Au final ce ne
fut pas nécessaire car la route restera sèche. A la sortie de
l'A7 pour prendre la C25 vers Vic je décide d'un premier
ravitaillement en SP95. C'est là que notre voyage a faillit
s'arrêter définitivement. Au lieu du pistolet SP95 c'est celui
du diesel que j'ai utilisé pour mettre 9 litres de carburant
dans le réservoir. C'est le pompiste au moment du paiement à la
caisse qui le remarquera et nous prêtera un seau de 20L et un
bout de tuyau afin de vidanger le résevoir de ce mélange (15L
de SP95 / 9 L de diesel) on aura beau faire il en restera 4 L qui
seront dilués par 20 Litres de SP98. La Tiger démarrera sans
mal mais en fumant d'un joli panache de fumée bleue. Durant le
reste de cette journée on refera le plein tous les 200 km afin
de diluer au plus vite le mélange. Depuis, 6.000km plus loin la
Tiger ne semble pas avoir souffert de cette maladresse. C'est à
17h30 et après 710 km que l'on arrivera à Guadalaviar à la
chambre d'hôtes "Casa Maria" située en
haut de ce petit village perdu dans la Sierra de Albarracin
(Teruel). Là surprise, personne pour nous accueillir ! Puis
après avoir appellé "Olla, Olla" un homme agé
apparut pour nous répondre, lorsqu'on lui fit comprendre notre
intention de dîner et loger là, que ce ne serait pas possible
et c'est en insistant et en expliquant d'où l'on venait et que
l'on avait réservé par Internet qu'une dame cette fois nous
comprit et nous fit rentrer. En fait le patron malade et à
l'hôpital de Valence n'étant pas prèsent nous avions à faire
aux remplaçants de service. A part cela nous furent très bien
accueillis et je dois avouer que pour les 29,00 demandés
pour la nuitée, les 12,00 du dîner et les 3,00 du
petit déjeuner cette adresse est vraiment à recommander, il
s'agit même d'un "maître achat". La Sierra de
Albarracin est une très jolie région et les routes du coin
méritent un détour motocycliste.
Cinquième jour : lundi 21 mai
Grosse journée prévue ce jour, plus de 800 km et
nous sommes lundi, les camions et la circulation ont refait leur
apparition et cela va nous ralentir pas mal au point de n'arriver
au Portugal à Vidigueira vers 21h00. Ce que l'on ignorait c'est
qu'au Portugal le simple fait de rentrer dans le pays vous gagnez
une heure soit vers 20h00 (décalage horaire). Notre arrivée
tardive nous incita à rester sur place pour dîner ce que notre
hôte nous autorisa sans problème. L'Herdade
das Sesmarias est une sorte d'hacienda
à l'écart de toutes autres habitations, le village est à plus
de cinq kilomètres. Elle est plantée au milieu d'une
propriété de plusieurs centaines d'hectares. Notre hôte
Alfonso parle parfaitement le français et l'anglais comme son
épouse d'ailleurs, ils nous ont accueillis avec beaucoup de
gentillesse d'autant plus que nous étions les seuls locataires.
Sixième jour : mardi 22 mai
Ce matin il fait frais et brumeux il bruine même
mais comme le but de notre balade de ce jour est la région de
l'Algarve et plus exactement la côte à Portimão et qu'après
nous être renseignés la météo sera bien meilleure de ce
côté nous nous mettons joyeusement en route. Une heure plus
tard il fera sec et le soleil percera la couche nuageuse. Pour
rejoindre la côte nous empruntons l'IP2 vers Beja et puis la N2
vers Almodovar la suite sera de toute beauté car nous
pénétrons dans la Serra do Malhão et la N2 se transforme en
une splendide route touristique qui serpente durant près de 60
km un bonheur pour le motocycliste que je suis. Partout dans
cette région les pylônes mais aussi les clochers des églises
sont habités par des cygognes de loin plus nombreuses qu'en
Alsace ou en Lorraine sans doute est-ce dû à la proximité de
l'Afrique. C'est par la N124 et un petit bout de la A22 que l'on
arrivera sur la côte à Portimão où l'on pris le temps de
pique-niquer et de prendre une boisson et une glace sur une
terrasse en bord de mer et ce au tarif de la côte belge !
Pour le retour, c'est par la Serra de Monchique et sur la N266
que l'on a rejoint Monchique station thermale puis Beja par de
petites routes allant de village en village. Ce soir la c'est à
Vidigueira dans une croissanterie que l'on dînera d'un bon
sandwich et d'un excellent café.
Septième jour :
mercredi 23 mai
Pour cette deuxième journée dans le sud du Portugal nous irons
investiguer la région de Serpa, Moura et Mourão pas loin de la
frontière espagnole et qui nous offrira de splendides paysages
de type africains. Pour rentrer nous empruntons la N256 via
Reguengos de Monsaraz et Portel par l'IP2. Ce soir nos projets de
restaurant tombèrent à l'eau à cause d'un gros orage qui nous
condannera à rester dans notre chambre en dînant avec les
restes de notre pique-nique de midi et de quelques fruits. Le
lendemain on appris par la télé que les vignes de la région
avaient été abîmées par la grêle et les fortes pluies.
Huitième jour : jeudi
24 mai
Pour la première fois et à cause de la météo
incertaine nous modifions le but de notre balade et au lieu de
nous rendre près de Portalegre à Marvão dans le parc naturel
de São Mamede nous irons nous balader jusqu'au cap d'Espichel
après avoir traversé la Serra da Arràbida par la fantastique
route surplombant le golfe de Setubal. Arrivé au Cabo Espichel
nous avons eu le plaisir de faire la découverte du phare mais
aussi de l'église dédiée à N-D du Cap. Nous l' avons visitée
et avons été impressionés par la fantastique perspective
offerte à nos yeux par les centaines de chambres construites
pour recevoir les pélerins. Au retour c'est par Alcacer et
passant de village en village que l'on retrouvera notre gîte.
C'est une région de plaines entrecoupées de grandes zones
aquatiques créés par quelques barrages et où quelques villages
sont perchés sur des promontoires hauts de quelques mètres. Ce
soir nos projets de restaurant se réaliseront et c'est à Vila
de Frades à la cave vinicole local "Adega Regional Pais das
Uvas" que nous dînerons. Le patron nous proposera deux
spécialités régionales, l'une de poisson, l'autre de viande
d'agneau. On se les partagera en commençant par la soupe de
poisson puis par l'agneau le tout arrosé par un vin du cru. Pour
les desserts ils nous en fut présenté trois que l'on se
partagera avec gourmandise. Avec l'addition le patron nous offrit
deux cognacs un sec et un doux ce qui acheva parfaitement cet
excellent repas. Le retour dans le noir vers notre gîte, nous le
fîmes en chantant.
Neuvième jour : vendredi 25 mai
Pour cette journée il est donc prévu de migrer
vers le nord du Portugal et plus exactement Amarante petite ville
sur le Rio Tãmega. Pour nous y rendre nous prenons les routes
intérieures du pays et visiterons rapidement les villes d'Evora,
Evoramonte, Estremoz, Portalegre, Vila Velha, Castelo Branco,
Fundão, Covilha, Seia, Viseu, Vila Real parce que nous loupons
la sortie de Peso de Régua et reprendrons pour terminer l'IP 4
vers Amarante. Durant ce trajet il nous est apparut évident que
le Portugal présente vraiment des paysages très différents, le
nord nous fera bien plus penser au Jura et aux Vosges. Notre
logement est situé à cinq kilomètres du centre ville et
lorsqu'une fois arrivés à Amarante nous appellons notre hôte
pour lui annoncer notre arrivée il nous propose de nous
rejoindre en ville pour y dîner dans un restaurant de la place
accompagné de ses hôtes français . Ensuite nous les avons
suivi pour rejoindre la Quintas
de Ribas une splendide propriété de
plus de trois hectares.
Dixième jour : samedi 26 mai
Plutôt que de nous rendre comme prévu vers Porto
nous préfèrons filer vers l'est en remontant la splendide
vallée du Douro zone vinicole importante. La vigne dans cette
vallée occupe le moindre mètre carré et pas mal de pieds sont
plantés en terrasse et suivent ainsi les courbes de niveau ce
qui influence le paysage. Ensuite nous irons vers Sabrosa, ville
natale de Magellan, puis Murca, Vila Pouca de Aguilar pour
ensuite revenir par la très belle route de la vallée du Rio
Corgo pour arriver à Vila Real et l'IP4 vers Amarante et notre
gîte où nous dînerons sur la terrasse après avoir plongé
dans la piscine au grand étonnement de notre hôte car l'eau
était à +/-25°C et la température de l'air à +/- 22°C.
Onzième jour : dimanche 27 mai
Ce matin il fait gris, le ciel est bouché et
après le petit déjeuner il se met à bien pleuvoir. Pour passer
le temps nous décidons d'assister à la messe de 10h30 au
village de Vila Chã à un kilomètre puis de nous rendre à
Amarante pour visiter la ville et y déjeuner dans un restaurant
au bord du Rio Tãmega. Vers 14h00 le soleil ayant fait son
retour nous prenons la route de Braga pour aller visiter le site
de Bom Jesus l'un des plus connu du Portugal. Pour revenir au
bercail on empruntera les petites routes entre Braga et
Guimarães puis la N101. Ces routes sont en fait plutôt des rues
tant la densité de l'habitat est fort dans cette région.
Douzième jour : lundi 28 mai
Afin d'éviter de retomber dans une zone de fort
habitat c'est vers Régua et Vila Real que nous prenons la route
ce matin. Notre but étant de visiter le château de Mateus. La
visite guidée en langue française nous ravit tout comme les
lieux où malheureusement aucune prise de vue n'est tolérée.
Les jardins eux nous ont offert un moment de repos à l'ombre
d'arbres séculaires. Ensuite nous nous rendons à Lamego pour y
visiter la copie du Bom Jesus. Pour achever notre balade il nous
avait été conseillé de nous rendre dans le parc naturel
d'Alvão où, nous avait-on promis, nous y retrouverions
l'ambiance du début du 19eme siècle et ce fut effectivement le
cas. Nous y avons également découvert un point de vue
exceptionnel près de Mondim de Basto en haut d'une colline à la
chapelle de Nossa Senhora da Graça qui offre un panorama sur la
vallée du rio Tãmega et la serra do Marão. Retour vers
Amarante et dîner en terrasse au gîte.
Treizième jour : mardi 29 mai
Aujourd'hui nous avons à quitter le Portugal par Bragança puis
renter en Espagne et la traverser en passant dans les environs de
Zamora, Palencia, Burgos, Logrono et Pampelune et pour terminer
par Urroz, Nagore et Auritz en Espagne et la D933 jusqu'à Saint
Jean-Pied-de-Port puis Saint Michel où nous logerons dans un
gîte, la ferme du d'Ithurburia
habituellement fréquenté par des pélerins de Saint Jacques.
Nous y arrivons assez tardivement mais sommes encore servis à la
table d'hôtes. Nous passerons une excellente nuit de repos
après cette grosse journée de ralliement.
Quatorzième jour : mercredi 30 mai
Ce matin à 06h30 dans les Pyrénées il fait
déjà plus de 16°C et à 09h00 lorsque nous quittons notre
gîte il y a plus de 20°C et le soleil est de la partie. Nous
suivrons, sous le soleil et dans une belle région française, la
D933 durant plus de 220 kilomètres en passant par Ortez, Mont de
Marsan, Casteljaloux, Marmande et Bergerac. C'est sur la N21
entre Périgueux et Limoges que la pluie se mit à tomber et nous
accompagnera jusqu'à notre chambre d'hôtes près de St
Laurent-s-Gorre au lieu dit "les Bellunies". Nous y sommes accueillis très gentillement par
le couple Villememin. Le temps de nous installer, la moto bien au
sec dans le garage et nous dans une charmante chambre, de prendre
une douche pour nous réchauffer il est temps de rejoindre nos
hôtes au salon pour l'apéritif. Celui-ci comme tout le reste du
repas sera constitué de produits régionaux parfaitement mis en
valeur par les talents de cuisinier de Daniel. Babette,son
épouse nous tiendra compagnie et nous écoutera raconter notre
périple portugais. Ici aussi l'adresse est à conseiller,
l'endroit est superbe, en pleine nature et au calme. C'est
également le rêve du pêcheur à la ligne.
Quinzième jour : jeudi 31 mai
Normalement le dernier jour de ce périple
toutefois vu la distance à parcourir nous envisageons dès le
départ de faire une halte supplémentaire à Saint Florentin peu
après Auxerre. Nos hôtes nous promettaient une journée
pluvieuse et peu agréable pour la moto. Il n'en fut rien malgré
un ciel lourd et gris tout au long de cette journée. Vers 17h00
nous arrivons à Saint Florentin et c'est à l'hôtel de l'Est où les
chambres sont agréables et la table excellente que l'on passera
la soirée et la nuit.
Conclusions :
Pour le motocyliste le mois de mai semble être le
mois idéal pour visiter le Portugal car il n'y fera pas trop
chaud, de l'ordre de 22°C et le risque de pluie est faible. La
nature sera plus belle car en pleine floraison et pas encore
brûlée par le soleil, dans le sud en tous les cas, le nord est
plus verdoyant et souffre sans doute moins de la sécheresse. Le
Portugais est un être d'une grande gentillesse très souvent
polyglotte et très hospitalier. En dehors des grandes
agglomérations et encore je ne suis pas certain on ne risque
aucun désagrément ou vol. Le motard portugais quant à lui je
ne l'ai pas rencontré même le dimanche et j'ai su pourquoi, il
ne sort que lorsqu'il peut rouler en T-shirt !
La Triumph Tiger 955i malgré la pollution au mazout a eu un
comportement sans faille reste selon moi un excellent choix pour
voyager loin et longtemps. La consommation de la Tiger durant ce
voyage s'est cantonnée à une moyenne de 5,38L/100km. Le coût
total de notre voyage fut de 1.700,00 y compris l'essence
mais sans compter l'usure des pneumatiques.